Lors des années très pluvieuses comme cette année 2024, la quantité de déchets verts est importante et le jardinier ne sait pas toujours comment les gérer...
Faut-il les mettre en déchetterie ? Pas si sûr...
Années pluvieuses = beaucoup de masse végétale
Depuis plusieurs mois, il pleut très souvent globalement sur la France. Les étés 2022 et 2023 avaient fait régresser la végétation.
Cette année, l'augmentation de biomasse est importante.
C'est l'augmentation de la masse totale d'organismes vivants dans un lieu déterminé à un moment donné, qu'il s'agisse de plantes (phytomasse), d'animaux (zoomasse), de champignons ou de microbes (microbiomasse).
Les différentes strates (herbacées, arbustives, arborescentes ou verticales) qu'elles soient constituées d'espèces sauvages ou horticoles ont explosé.
Ce n'est pas le cas pour de nombreuses espèces cultivées ...qu'on oblige à croître avec la chimie ou les techniques agricoles !
Garder ses déchets verts pour ne pas appauvrir
Dans les jardins, les haies, les massifs ou les bosquets voire les plantes indésirables ont doublé ou triplé de volume. Cet « excès végétal » ne devrait pas rejoindre les déchèteries ou les points verts.
Les racines ont remonté les sels minéraux qui devaient être lessivés lors des pluies incessantes.
Exporter les déchets verts appauvrit le sol.
Pour les mois à venir, l'herbe fauchée, les adventices ou les mauvaises herbes arrachées, les déchets de taille … devraient être gérés sur place pour améliorer l'épaisseur de la litière.
Cette dernière en se décomposant dans un milieu aérobie (en présence d'air) et grâce à de nombreux organismes fragmenteurs vont enclencher la phase d'humisation (création d'humus) et de libération directe de nutriments directement assimilables par les plantes pour les années à venir.
Comment gérer ses déchets verts au jardin ?
Les déchets organiques sont simplement déposés sur le sol selon le style du jardinier ou de la jardinière.
Pour les déchets grossiers, ce dernier ou cette dernière peut faciliter leur décomposition.
La technique du BRF (Bois Raméal Fragmenté) en est une.
C'est un broyage spécifique de branches de feuillus d'un diamètre inférieur à 7 cm.
L'épaisseur du broyat est inférieur à 4 mm.
La part des résineux peut cependant représenter 10 à 20%.
La « fraicheur » est importante : les branches taillées sont broyées dans la semaine et l'épandage doit être fait le jour qui suit !
Le BRF peut être laissé en surface ou, mieux encore, être incorporé à la griffe dans les premiers cm du sol.
Il faut compter 30 litres par m2.
La période idéale est d'août à octobre car le sol est encore chaud et « très vivant » pour lancer la décomposition du broyat.
La technique du BRF est très efficace pour (re)constituer les stocks d'humus du sol. Une faim d'azote est souvent à craindre l'année qui suit.
Un broyat qui a chauffé en tas, de branches d'un fort diamètre ou de troncs, stocké depuis plusieurs semaine voire des mois, ou de conifères n'est pas du BRF.
Attention, le besoin de BRF ne doit pas justifier l'élimination ou le massacre de haies, véritables refuges d'une biodiversité auxiliaire du jardinier !